Rencontres Fortuites (7 janvier – 11 juin 2003)
Pour Alto, Piano et SM.
J’avais d’abord appelé cette pièce 7 ou 8 anecdotes et abstractions pour Alto, Piano et SM (SM voulant dire Sons Mémorisé et rien d’autre).
Les deux titres avaient l’avantage d’être vrais ce qui n’est pas toujours le cas.
En effet dans le cas de l’instrumental, il s’agit d’abstractions, tandis que en ce qui concerne les sons mémorisés se sont nettement des anecdotiques.
Je pense qu’il est important de jouer avec ces réalités comme quoi l’écriture instrumentale propose des abstractions et les sons mémorisés donnent la possibilité de raconter ou de faire entendre des images.
Il y a donc dans cette pièces 7 ou 8 séquences qui font passer d’une écoute abstraite à une écoute anecdotique. Je l’espère renouvelée et toujours active.
Je voudrais raconter, à propos des sons mémorisés quelques anecdotes qui expliquent bien l’idée de rencontres fortuites.
Dans la première séquence de sons mémorisés figure la rencontre entre des rythmes synthétiques très transformés et de bruites industriels très naturalistes, mais en fragments très courts.
La deuxième est plus compliquée. Je suis très ordonné, je range quelques fois mes affaires. Un jour je trouve dans un placard de ma maison quelques bandes magnétiques, datant de l’analogique et qui n’avaient rien à faire loin de mon lieu de travail sonore. L’une des bandes portait le titre « rencontre fortuite ». Cette bande au lieu d’être enregistré en stéréo comme je le fais habituellement, était faite des deux enregistrement mono et simultanés qui n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. C’est probablement pour cela qu’elle portait ce titre. Il y avait donc d’un côté le bruit rythmique d’un presse orange joué d’une façon pas ordinaire, et de l’autre côté l’enregistrement d’une voix de femme qui avait un ou deux mots à dire avec mes indications de preneur de son.
Encouragé par cette affaire, j’ai ouvert une autre boite qui avait pour titre « déménagement ». j’entends plusieurs personnes, dont moi, qui essayent de descendre par un escalier très étroit une table métallique probablement assez volumineuse. A la même époque, j’ai eu la chance, que j’ai tout de même un peu forcée, d’enregistrer dans une salle d’essayage des mannequins qui s’habillaient et se déshabillaient en vue d’un défilé assez extravagant.
Je décidais de faire ma petite rencontre fortuite, mais volontaire.
Ainsi se joue cette composition avec ses attendus et ses surprises.
le 25 juin 2003