Luc Ferrari est né à Paris en 1929.
Il s’interroge sur cette première phrase ; d’abord 1929. Il a écrit de nombreuses autobiographies dans lesquelles il falsifiait les dates. L’écriture le rend fou, il ne faut pas lui demander ça. Et comme il n’osait pas se rajeunir, il se vieillissait. Il y a donc des tas de fausses dates qui courent, cela l’amusait à l’époque. Maintenant ça l’amuse beaucoup moins !
Ensuite, né à Paris. Il s’interroge : être né à Paris !
Il se demande ce qu’il aurait été s’il était né dans le petit village de son père, en Corse. Il se demande ce qu’il aurait été s’il était né à Marseille, la ville de sa mère. Il se demande ce qu’il aurait été s’il était né en Italie, le pays de ses ancêtres. Et pour cela, il n’a aucune réponse.
En même temps qu’il fait des études de piano au conservatoire et autres écoles, il commence à composer dès 1946. Il fréquente Darmstadt à partir de 1952 et ses œuvres instrumentales sont jouées à Darmstadt, Paris et à Cologne » Musik der Zeit ».
Il entre au Groupe de Musique concrète en 1958 et y reste jusqu’en 1966. Collaboration avec Pierre Schaeffer à la création du Groupe de Recherche Musicale (1958-59) : activités pédagogiques, série d’émissions sur la musique concrète (1959-60), direction de recherche et artistique d’un petit ensemble dont le chef est Konstantin Simonovich; recherche instrumentale individuelle et d’ensemble (1961-62).
Prise de son, illustration musicale et coréalisation d’une série d’émissions de télévision, « Chaque pays fête son grand homme » (1965). Professeur à la Rheinische Musikschule de Cologne (1964-65). Réalise en 1965 et 1966, avec Gérard Patris, une série d’émissions de télévision sur la musique contemporaine, « Les Grandes Répétitions » (Olivier Messiaen, Edgar Varèse, Karlheinz Stockhausen, Hermann Scherchen, Cecil Taylor).
Enseigne la musique expérimentale à Stockholm (1966). Séjour d’un an à Berlin, invité par la DAAD (1967). Responsable musical à la Maison de la Culture d’Amiens (1968-69). En 1972, il crée le studio « Billig », modeste atelier d’électroacoustique.
En 1982, il fonde l’Association « La Muse en Circuit », studio de composition électroacoustique et de création radiophonique dont il se sépare en 1994.
En 1995, rétrospective de ses œuvres en un Parcours Confus à travers les Pays-Bas. En 1996 il construit son propre home-studio qu’il nomme Atelier post-billig.
En 1997, tournée de conférences et de concerts en Californie. En 1998, il voyage dans le sud-ouest américain comme chasseur de son ambulant et réalise une série de compositions radiophoniques intitulée Far-West News, produite par la Radio Néerlandaise NPS.
En 2001 Rétrospective de toutes les compositions électroacoustiques y compris les Hörspiele par le festival Futura à Crest.
Egalement en 2001, il effectue une tournée de concerts aux Etats-Unis et, en 2002 et à nouveau en 2003, il est invité à Tokyo pour une rétrospective de ses œuvres ainsi qu’en 2003 à Marseille et en Suisse à La Chaux-de-Fonds, respectivement durant une semaine.
En 2004 l’Ensemble Ars Nova et la Ville de Poitiers lui consacrent un festival de huit jours avec ses œuvres électroacoustiques, pour solistes ainsi que pour Orchestre. Dans le cadre du Festival « AUDIOFRAMES, paysages sonores » Lille 2004, Ars Nova organise « 8 jours avec les musiques de Luc Ferrari, compositeur inclassable, décalé ». En novembre 2004, la Structure d’action musicale de Toulouse lui consacre lors de son festival Novelum, une semaine de concerts avec des compositions électroacoustiques et pour ensembles, parmi lesquelles une commande du GMEA Albi, avec le soutien de l’État.
En 1972, il reçoit le prix Karl Sczuka pour son Hörspiel Portrait-Spiel (production Südwestfunk, Baden-Baden). Pour sa composition Et si tout entière maintenant, Luc Ferrari a obtenu en 1987 le Prix Italia, en 1988, à nouveau le Prix Karl Sczuka pour son hörspiel Je me suis perdu ou Labyrinthe Portrait, en 1989 le Grand Prix national du Ministère de la Culture, en 1990 le Prix de la Fondation Koussevitzky pour sa pièce symphonique Histoire du plaisir et de la désolation et, en 1991 pour la seconde fois le Prix Italia pour son hörspiel L’Escalier des aveugles.
La vie de Luc Ferrari s’éteint à Arezzo en Italie, le 22 août 2005.
Le Grand Prix Charles Cros In Memoriam lui est décerné le 24 novembre 2005 à l’occasion de la parution de ses disques : Les Anecdotiques – Exploitation des Concepts N° 6 et Archives sauvées des eaux – Exploitation des Concepts N° 1.
1929
Né à Paris, le 5 février.
1946-1948
Études musicales, Conservatoire de Versailles.
1948-1950
Piano, Composition. École Normale de Musique de Paris : Alfred Cortot, Arthur Honegger.
1953-1954
Classe d’Olivier Messiaen.
1958
Entre au Groupe de Musique Concrète (jusqu’en 1966).
1958-1959
Collaboration avec Pierre Schaeffer à la création du Groupe de Recherche Musicale.
1959-1960
Chef du Groupe de Recherche Musicale ; Activités pédagogiques ;
Série d’émissions sur la Musique Concrète.
1960-1961
Chargé de recherche sur les instruments nouveaux ;
Étude des instruments et des corps sonores (lutherie nouvelle).
1961-1962
Direction artistique d’un ensemble instrumental dont le chef est Konstantin Simonovic.
Exercices d’improvisation sur schéma.
1962-1963
Direction d’une composition collective pour bande et orchestre à laquelle participent tous les compositeurs du Groupe
de Recherche Musicale.
1964-1965
Prise de son, illustration musicale et co-réalisation d’une série d’émissions de télévision : Chaque pays fête son grand homme
(Wagner, Shakespeare, Saint-Antoine, Chopin, Jeanne d’Arc, Guillaume Tell, Johann Strauss…)
Diffusion : télévisions française, allemande et canadienne.
1964-1965
Professeur de composition invité à la Rheinische Musikschule à Cologne (Allemagne).
1965-1966
Auteur et réalisateur avec Gérard Patris, d’une série d’émissions sur la musique contemporaine pour la télévision française,
Les Grandes Répétitions (Olivier Messiaen, Edgar Varèse, Karlheinz Stockhausen, Hermann Scherchen, Cecil Taylor).
1966
Professeur de musique expérimentale, Stockholm.
1967
Séjour d’un an à Berlin, invité par la Ford Foundation et la DAAD.
1968-1969
Responsable musical à la Maison de la Culture d’Amiens.
1972
Création du studio Billig, modeste atelier d’électroacoustique.
1972
Prix Karl Sczuka, pour le Hörspiel Portrait-Spiel, (Production Südwestfunk, Baden-Baden).
1978-1980
Professeur de composition au Conservatoire de Pantin.
1982
Fondation de l’association La Muse en Circuit, studio de composition électroacoustique et de création radiophonique.
1986
Organise au Café de la Danse à Paris, avec La Muse en Circuit, une série de concerts-spectacles intitulée
Vue Imprenable sur l’acoustique,
parmi lesquels : Sombres machines à sons, Radio sur scène, La leçon d’espagnol.
1987
Prix Italia pour le conte symphonique Et si tout entière maintenant, réalisé dans le cadre de l’opération multimédia Brise-Glace.
1988
Prix Karl Sczuka, pour le Hörspiel Je me suis perdu ou Labyrinthe portrait (coproduction Südwestfunk et La Muse en Circuit).
1989
Rétrospective au Festival des Manca à Nice.
Grand Prix National du Ministère de la Culture.
1990
Prix International Serge et Olga Koussewitzky pour la pièce symphonique Histoire du Plaisir et de la Désolation.
1991
Obtient le Prix Italia (Prix spécial de la R.A.I.) pour sa création radiophonique L’Escalier des aveugles, coproduite par
la Radio Nacional de España et La Muse en Circuit.
1993
Invité par le studio de musique électronique de la WDR, Cologne.
1994
Le 21 avril, démission de sa responsabilité de président de la Muse en Circuit.
1995
Parcours confus (rétrospective de ses oeuvres) à Groningen, et tournée de concerts en Pays-Bas.
1996
Quitte La Muse en Circuit pour désaccord profond.
1996
Construit son propre home-studio appelé post-billig.
1997
Invité, avec l’aide financière du Ministère des Affaires Etrangères, pour une tournée de 3 semaines de concerts et conférences
dans les principales Universités Californiennes.
1998
Installe un nouveau studio à Paris dans les environs de la Nation, appelé Atelier post-billig.
1999
Entreprend la série d’exploitation des concepts qui relancent une créativité tous azimuts – installations, travail avec des DJ
expérimentaux, travail sur l’improvisation, plusieurs œuvres instrumentales importantes, hörspiel, œuvres pour sons mémorisés, etc.
2001
Manifestations du genre rétrospectives organisées par :
– Le festival “Futura”, 2001 à Crest, où sont interprétées toutes ses œuvres électroacoustiques depuis 1958.
– Le festival “Les Musiques”, Marseille.
2002
Festival “monographique” par New Generation, Japon.
2003
Marseille : Série de concerts à La Friche de la Belle de Mai, son installation Cycle des souvenirs à La Galerie Red District et
projection de films au Cinéma Alhambra
– Une rétrospective multiforme à la Chaux de Fonds, Suisse, en Mai 2003
– Tournée de concerts au Japon : Tokyo, Nagoya, Osaka en Octobre 2003
2004
– Janvier. Une semaine de résidence et festival monographique à Poitiers, sur l’initiative de Ars Nova en coproduction
avec Le Théâtre – Scène Nationale de Poitiers et La Muse en Circuit
– Du 7 au 16 octobre Lille/Courtrai Dans le cadre du Festival « AUDIOFRAMES, paysages sonores »
Lille 2004 « 8 jours avec les musiques de Luc Ferrari» Produits par Ars Nova , en coproduction avec La Muse en Circuit
– Novembre, Une semaine de concerts et installation dédié à Luc Ferrari par le festival NOVELUM à Toulouse et le GMEA, Albi
2005
Le 22 août, la vie de Luc Ferrari s’éteint à Arezzo, Toscane.
Grand Prix 2005 Charles Cros In Memoriam à l’occasion de la parution de ses disques Les Anecdotiques
– Exploitation des Concepts N° 6 et Archives sauvées des eaux – Exploitation des Concepts N° 1.