Und so weiter (1966) — 12′
Und so weiter, 1965-1966, composition pour piano électrique et bande magnétique, reprend en les affinant, les idées formulées dans Hétérozygote. Flashes pour orchestre, Hétérozygote et Und so weiter sont donc liés par une volonté de suggérer à l’auditeur une écoute si possible active. Les sources sonores employées dans cette oeuvre sont ambiguës: d’une part, elles sont sujettes à différentes anecdotes; d’autre part, il est difficile de savoir qui joue, du piano ou de la bande.
Les expériences sur les instruments traditionnels amplifiés présagent d’un avenir riche en découvertes musicales, aussi bien du point de vue spatialisation que du point de vue technique du jeu, les micros de contact permettant l’audition et le grossissement d’un grand nombre de sons inaudibles directement.
Cette rencontre d’un piano électrifié et d’une bande magnétique se joue sur le plan d’un échec à l’anecdote. La multiplicité du piano enregistré, à travers laquelle le piano direct vient prendre sa place, mais transfiguré par l’électro-acoustique, pulvérise toute notion d’origine. Puis, les sons deviennent différents et le jeu de l’échec veut que le piano perde totalement son réalisme pour se mélanger à celui de la bande magnétique.
C’est une rencontre entre le piano vivant et le piano mort. L’anecdote du piano est poussée jusqu’aux dernières limites. Les degrés extrèmes sont atteints lorsqu’il n’est plus possible d’ajouter dans l’accumulation des maxima, ni de raréfier davantage les minima sonores.
La dynamique musicale interne de l’oeuvre s’établit sur un équilibre de ces deux pôles.