Analyses / Réflexions

Promenade symphonique dans un paysage musical ou Un jour de fête à El-Oued en 1976

(mars 1976 – mars 1978) – 32’

Voici comment se raconte l’histoire, et c’est bien une promenade symphonique qui a été effectuée à travers un paysage.

 

C’est le matin. Un promeneur accompagné de sa femme, de ses amis algériens et de son magnétophone, vient du désert. L’air est silencieux, mais l’acoustique est habitée. Une tente de Nomades apparaît entre les dunes, des femmes qui tissent un tapis l’invitent à prendre le café. Le promeneur reprend sa route et pénètre dans la ville ; puisque son rôle est d’écouter et de se promener il se promène. Il visite entre autres choses le marché où la symphonie des voix s’organise, des rythmes s’ébauchent.

 

C’est l’après-midi. Un homme voyant mes micros se met spontanément à chanter une longue mélopée érotique. La foule s’amasse, réagit, la fête s’organise, plusieurs sont allés chercher leur vieux fusil pour accompagner le chant. Il y a un mariage aujourd’hui. Un orchestre de tambours surgit sur la place, danse et chante pendant des heures.

 

C’est le soir. Le youyou des femmes annonce l’arrivée de la fiancée. Un groupe de vieux sages accroupis chantent le Coran en battant le sable de leurs chaussures, pendant que des jeunes filles très belles balancent rythmiquement leur tête en faisant voler d’avant en arrière leur magnifique chevelure.

 

C’est la nuit. L’orchestre y disparaît en dansant.