Antisonate pour piano (1953)
Le titre est déjà une révolte. Il dit clairement une volonté de ne pas s’établir dans une forme classique. Pourtant, cette partition n’échappe pas à une certaine convention : trois mouvements distincts, vif, lent et vif. C’est plutôt la matière musicale qu’il faut regarder, l’expression d’une sauvagerie et d’un non-conformisme.
Dans le premier et troisième mouvement, la violence est présente dans des nuances extrêmes, dans des formulations des thèmes, mais aussi par l’emploi d’une mélodique déchirée et articulée à l’unisson grave-aigu. Déjà une révolte en face de la technique sérielle qui interdisait l’emploi des octaves. Remarquable aussi que la série employée pour le deuxième mouvement utilise des intervalles qui rappellent la tonalité, était-ce un signe de révolte ou celui de se situer dans une esthétique post-moderne ?
7 décembre 1995