Analyses / Réflexions

Presque Rien avec Instruments  — Exploitation des concepts n° 5  (Avril 2001 – novembre 2001)

Pour 15 instruments amplifiés et sons mémorisés

(Flûte, hautbois, clarinette, clarinette basse, basson, trompette, trombone, piano, percussion, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse)

Cette composition est construite comme un « presque rien » et est donc dans la continuité de ce concept.

Mais ici nous avons affaire – contrairement aux autres « presque rien » qui sont tous des narrations plus ou moins directes d’une réalité appréhendée par enregistrement – à une oeuvre abstraite. Abstrait l’emploi de l’instrumental, abstrait les sons mémorisés qui accompagnent l’orchestre.

Toutefois il reste une allusion à la narration, dans le sens où le déroulement de la partition se joue dans un esprit narratif, même abstrait. En effet, le déroulement du temps propose un processus d’écoute particulier, dans le sens où il est volontairement et linéairement obstiné.

 

Conformément à l’idée d’origine des Presque Rien, les Sons Mémorisés qui accompagnent l’orchestre ont été enregistrés en un seul temps et dans un seul lieu. Je dis ça comme ça parce que j’explique toujours que le concept initial pour Presque Rien, c’est justement « unité de temps et de lieu ».

 

J’ai donc rassemblé autour de moi deux personnes. Ainsi nous étions trois compositeurs : Noël Akchoté, Roland Auzé et moi, et nous sommes donné quelques règles de jeu :

– aussi peu de reconnaissance instrumentale que possible

– jouer dans un espace microphonique

– tenir un micro à la main pour faire des gros plans

Enfin, jouer dans un esprit « minimaliste », dans le sens de la discrétion maximum.

 

Il était dit aussi que l’enregistrement serait un plan séquence, qu’il ne serait ni coupé ni transformé, c’est ce que je n’ai pas fait (Je n’ai ni coupé ni transformé).

 

L’enregistrement a été fait dans un seul lieu.

Studio John Cage de la Muse en Circuit

Prise de son et Mixage, Christophe Hauser