Analyses / Réflexions

Je me suis perdu ou Labyrinthe-Portrait  (1988)

Un hörspiel de Luc Ferrari

Avec la participation de Colette Fellous et d’après son roman : Calypso (Edition Denoël)

Réalisation : Luc  Ferrari

Avec Brunhild Meyer, Edouard Aléa, Georges Sebbag

Les textes sont dits par Hanna Schygulla et Jean-Baptiste Malartre

La musique est jouée par : David Rueff, saxophone

Denis Cunio et Michel Maurer, piano

Christian Nicolas, percussion

Dirigée par : Pablo Cueco

Production de la SWF Baden-Baden et HR Frankfurt

Une réalisation de la Muse en Circuit

il faudrait que je parle des sons.

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…………………….. oui les sons ……………………..

 

le premier son, je l’ai trouvé bien avant de connaître Calypso, le roman de Colette Fellous, et c’est une histoire assez curieuse. Nous avons à la Muse en Circuit un synthétiseur malade ; il perd sa mémoire, spécialement quand on veut s’en servir. C’est ce qui m’est arrivé dans un jour de besoin, il est resté muet. En insistant (il a 99 mémoires), j’ai trouvé dans un recoin un vague souvenir de son, que j’ai réussi en tripotant toutes les touches et les boutons du synthétiseur, à sauver de l’oubli.

Tantôt animal rongeur tantôt crissement de sable, il revient plusieurs fois comme un thème.

Je l’ai appelé : le son mystérieux de la mémoire perdue.

 

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j’habite à Paris une rue très calme. La fenêtre de mon bureau, exposée au sud, donne sur un jardin qui est celui d’un vieil hôtel que les propriétaires ont décidé d’agrandir et de moderniser.

C’est fou ce que ça fait comme bruit.

Ainsi s’est passé le printemps et l’été 87 et c’était justement la période pendant laquelle j’enregistrais, quel enfer. Plusieurs fois j’ai cru que j’allais basculer.

Colette a situé son roman dans un hôtel, l’hôtel Calypso, et le hörspiel commence par une grosse percussion saisie dans les bruits de la construction.

C’est un bruit très violent, in viol peut-être, comme s’il était le seul moyen d’entrer dans le temps et dans le souvenir.

Ce son s’appelle ; le bruit percutant de l’hôtel dans la chaleur de l’été.

 

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c’est dans l’ambiance de ces travaux que j’ai fait le premier entretien avec Colette, portant sur Calypso à la fois hôtel, danse, cachette. J’ai utilisé deux entretiens simultanés, l’un avec une voix proche et l’autre avec une voix éloignée.

Comme un présent dans l‘écartement duquel on apercevrait des souvenirs.

Ce procédé s’appelle ; dans les trous du près je vois ton horizon.

 

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