Analyses / Réflexions

Etude aux sons tendus  (1958) – 2 pistes (02′ 44″)

Les effets sonores de cette étude sont obtenus à partir de divers matériaux alternativement tendus et détendus devant le micro. Ils apparaissent sous forme de structures rythmiques tantôt très denses, tantôt très déliée dont l’origine dynamique est perceptible. Ainsi l’élan sonore, sans cesse brisé, crée une surprise qui n’était pas recherchée en tant que telle, et devient un élément de l’organisation

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L’étude aux sons tendus est une de mes premières expériences de musique concrète, aussi cette pièce me semble aujourd’hui remplie de maladresses. Ma principale curiosité, en la composant, était la possibilité rythmique que permettait la bande magnétique, aussi bien par découpage des sons que par le mouvement naturel des objets employés, et aussi leur superposition.

 

Les sons tendus ne représentent pas ici un critère d’analyse mais une causalité manuelle effectuée sur le matériau lui-même ou une causalité manipulatoire, exercée sur le son enregistré.On a voulu se servir des sons comme on se sert d’un élastique et construire l’étude avec des prélèvements de ceux-ci dans leur état de tension maximum. La tension les réduit au silence ou, au contraire, les ramasse comme un muscle vers un saut qui n’arrivera pas. La surprise, prise pour elle-même, supprime des accidents du déroulement en général.

 

Cette oeuvre a été donnée en décembre 1967 au musée d’Art Moderne de Paris, chorégraphie de Paulina OCA.

 

Des chorégraphies de Paulina OCA, celle-ci est volontairement la plus figurative, de la musique.Elle a tenté de se servir de son corps comme on se sert d’un objet élastique, comme de la corde d’un instrument musical, à ceci près qu’elle peut « jouer » encore de son corps alors qu’il est totalement détendu.